Aujourd’hui …. Nouvel an
Chinois : 2022 l’année du tigre d’eau.
Et cette année, voilà ce
qu’il en est du cheval :
nés en 1942, 1954, 1966, 1978, 1990, 2002, 2014.
En 2022, le Cheval est le plus chanceux des 12 signes
du zodiaque chinois. Il peut espérer dépasser pour de bon tous les obstacles
qui s’étaient mis en travers de sa route les années précédentes. De nombreux
voyages sont en perspective avec ses partenaires de travail dans le but de
signer d’excellents contrats. Il pourrait bénéficier d’une promotion ou d’une
augmentation de salaire ; tout ceci grâce à son travail impeccable et son remarquable
sens des responsabilités. Gare aux rencontres amoureuses enflammées qui ne
seront qu’un feu de paille. On ne peut pas tout avoir la même année : l’amour
toujours et l’argent. Cette année, ce sera l’argent !
Demain c’est la chandeleur, la présentation de l’enfant
Jésus au temple et ce, quarante jours après noël.
Après-demain, c’est la journée mondiale sans paille.
Les pailles en plastique sont à l'origine d'une
véritable catastrophe écologique.
Pourtant, la paille n'est qu'un
"accessoire", elle n'est pas indispensable, c'est un gadget, une
façon plus agréable de consommer sa boisson.
Voilà ce que nous dit la publicité de cette
journée mondiale, et c’est un peu vrai, alors :
Dès le lendemain de la journée mondiale sans
paille, promis, on prend une bonne paille sans paille !
Pour cette semaine qui se présente de façon très
agréable, je vous donne une info utile : rendez-vous sur monbesteller.com,
vous pourrez lire gratuitement mes deux premiers romans et deux nouvelles.
Et vous pouvez suivre les aventures de Victor
ci-après, épisode n°2 « Le Sang
de l’Hermitage »…
Le temps des labours et des semailles s’acheva.
Comme l’occupant interdisait la chasse, Victor et son petit-fils Louis se
cachèrent en lisière de forêt pour poser des collets. Les lièvres étaient
abondants en cet automne doux et pluvieux, et un bon civet améliorerait
l’ordinaire fait de patates, de navets et de pain noir cuit à la ferme.
Ce dimanche au retour de l’église de Levier, la famille
installée à la grande table du poêle se régalait d’un capucin pris au piège.
Louis croqua une cuisse qu’il tenait fermement de ses deux mains en tirant à
pleines dents sur la chair.
— Tu aurais vu quand on l’a pris, il était
encore tout chaud. C’était un lièvre du matin, hein grand-père ?
L’ainé, du haut de ses vingt-deux ans, secondait son
grand-père dans l’autorité familiale. Victor, malade, avait laissé son petit-fils
conduire l’exploitation, aidé par Germaine. Louis était un gaillard bien bâti.
Ses cheveux noirs et ses yeux bleus soulignaient ce mélange de racines comtoises
par sa mère Germaine et d’origine italienne par son père Antonio.
— Vous ne dites rien grand-père, vous êtes donc
malade ou bien la chasse avec un vrai fusil vous manque ? demanda Louis.
— Je n’suis pas malade. Je vais de mieux en
mieux. Je n’ai presque plus de brulures d’estomac. Je crois bien que j’suis
guéri.
Il jeta un œil vers sa femme. Marguerite le
dévisageait sans répondre. C’est vrai qu’elle le trouvait en bien meilleure
santé. Le visage de son mari paraissait moins creux, ses yeux retrouvaient un
bleu plus puissant, son énergie de petit vieux ressemblait à celle d’avant sa
maladie. Le patriarche se redressa sur sa chaise :
— Si j’dis rien, c’est à cause des boches.
Tous les regards se tournèrent vers lui.
— C’est vrai que le maréchal Pétain est un
grand bonhomme et qu’il a bien fait d’arrêter la guerre. Mais les boches… les
boches… les boches… Ils sont partout. Vous avez vu tout à l’heure à la sortie
de l’église, ils étaient là sur la place avec leurs manières d’abrutis à nous
faire croire qu’ils nous aiment. Y en avait même un dans l’église. Il a retiré
sa casquette d’officier en entrant, il aurait mieux fait d’ retirer son fusil
en passant la frontière, espèce de doryphore !
Jeanne ne put s’empêcher de rire en lâchant sa
fourchette :
— Ah, ah ! doryphore… c’est sur les patates les
doryphores !
— Ben oui, c’est pareil, les doryphores, ils
sont nuisibles, y en a qui envahissent les patates et bouffent les feuilles,
les autres, ils envahissent notre pays et bouffent notre liberté.
— Bravo ! s’exclama la jeune Angèle, vous
parlez bien grand-père.
— T’occupes pas d’ça et manges donc ton morceau
de tarte, intervint sa tante Marie-Madeleine en lui tapotant le bras.
Louis et Georges parlaient tout bas entre eux.
— Qu’est-ce vous racontez ? questionna le
vieux.
— Georges lorgna son jeune frère Pierrot tout
en répondant à son grand-père.
— Louis m’expliquait que Pierrot, il dit que
les Allemands, ils sont aimables et polis.
Victor jeta un regard froid vers ses petits-fils.
— Et d’venir nous faire chier en France, tu
crois qu’c’est poli !
Tout le monde baissa la tête. Seule Jeanne osa
intervenir :
— Tu as raison papa, ce sont bien des
doryphores, ils se font tout petits, déambulent discrètement parmi nos cultures
et nos chemins et ils finiront par tous nous bouffer.
— Bravo ! s’exclama une nouvelle fois Angèle,
toi aussi tu parles bien maman.
*****
Angèle regardait tomber les flocons de neige par la
porte de l’écurie. La combe serait bientôt blanche et les sapins tremblaient de
froid sous la pellicule brillante. L’aube pointa en retard sous ce ciel sombre
et encombré. Louis posa les bidons de lait sur le charriot. L’âne attelé s’élança
sur le chemin qui traversait la grande forêt. Angèle suivit le baudet et le
cousin, le cartable à la main. Après plusieurs minutes de marche à l’abri sous
les sapins, la petite troupe déboucha sur la route principale qui desservait le
château de Maillot depuis le bourg de Levier. Louis quitta Angèle pour aller
vider le lait de la traite à la fromagerie près du château. Angèle, quant à
elle, retrouva d’autres cousins, Jean, dix ans et Paul, huit ans, qui attendaient
au bord du chemin. Ces deux enfants du tonton Joseph arrivaient de l’annexe du
château voisin.
Tous trois, cachés sous leurs capuches de laine, s’aventurèrent
dans le froid et l’humidité sur la route de Levier à travers les pâturages.
Angèle, du haut de ses bientôt treize ans, était fière d’être responsable de la
petite troupe qu’elle emmenait à l’institution Saint-Joseph.
Au retour de l’école, Angèle se sépara à nouveau de
Jean et Paul à l’embranchement de la route de la forêt. Elle se retrouva seule
alors que le jour déclinait, là où les monstres de la forêt, ces arbres décharnés,
des créatures osseuses comme des morts-vivants, allaient la dévorer toute crue,
là où les grandes branches basses des sapins la soulèveraient, la transporteraient
au fond des fourrés pour l’offrir aux sangliers affamés, ou pire, au fantôme
gris, l’ombre du loup.
Elle avançait à grands pas sous la nuit des grands
sapins lorsqu’elle sentit une présence derrière elle. Elle se retourna, mais ne
vit rien dans la pénombre. Elle accéléra le pas, une crainte dans le ventre, les
mains tremblantes. Et plus elle marchait vite et plus elle devinait une ombre
dans son dos, bientôt des bruits de pas feutrés qui s’écrasaient dans la neige.
— Bitte, bitte !
Un cinglé, un pervers, un cruel… Angèle laissa
échapper un cri dans ce crépuscule trop sombre, comme si son grand-père, sa
mère, ses cousins allaient l’entendre là-bas, de l’autre côté de la petite
colline. Elle se mit à courir, le cartable balançait au bout de son bras.
— Nein, nein… ich bin… moi…
Mon Dieu ! Un boche, mauvais… vicieux peut-être ! La
jeune fille courut encore plus vite, la peur accrochée à ses jambes trop
lourdes, l’ombre à ses trousses. De courir, de s’essouffler, elle trébucha et
tomba sur le chemin enneigé. Une grosse main empoigna son épaule. L’homme,
accroupi à côté d’elle, souleva la capuche de la jeune fille et tourna la
petite tête fragile pour voir ce visage qui se cachait dans la neige. Angèle
découvrit alors le faciès de l’homme dans les faibles lueurs du crépuscule, un
visage terne entouré d’une barbe abondante. La blancheur du chemin apportait un
peu de lumière, juste pour qu’elle distingue deux grands yeux clairs, une
casquette sombre d’où s’effilochaient quelques cheveux blonds. Le bas de la gabardine
sale et misérable trainait dans la neige.
— Moi… ich bin… nicht méchant.
Il ouvrait une grande bouche grimaçante, comme pour
mieux expliquer son désarroi. Il souleva la jeune fille en se relevant. Elle se
retrouva brusquement debout devant ce grand garçon, les yeux ronds et effrayés.
L’homme garda sa grosse main sur son épaule.
— Moi… Allemand… pas méchant. Erwan…
Elle découvrit alors une ombre svelte, une voix
jeune et presque joyeuse.
— Moi… Erwan.
— J’ai peur, Erwan. S’il vous plait, ne me
faites pas de mal.
— Moi… nicht verstehen.
Angèle comprit que l’individu n’était peut-être pas
méchant. Elle reprit sa route, comme pour inviter Erwan à la suivre. Après
quelques minutes de silence où les pas s’écrasaient dans la neige fraiche, la
jeune fille fut tout de suite plus rassurée sous la clarté à la sortie du bois.
Erwan cherchait ses mots.
— Moi… Allemand… sauvé…
Il accompagna ses derniers mots en balançant un bras
en avant, tournant la tête derrière lui et se mit à trottiner. Angèle crut
comprendre que le jeune homme était poursuivi. La panique s’empara à nouveau
d’elle et c’est en courant, Erwan à ses côtés, qu’elle rejoignit l’Hermitage.
Elle s’engouffra dans la grande cuisine de la ferme.
Quel ne fut pas l’étonnement des femmes assises-là, au
coin du feu. Jeanne se leva pour entourer de ses bras la frêle Angèle,
dévisageant l’inconnu qui se présentait derrière elle. La jeune fille leva la
tête vers sa mère :
— C’est un monsieur qui m’a rattrapé dans la
forêt. Il est allemand. Il est poursuivi.
Erwan restait debout à l’entrée de la porte. Ses
joues étaient blanches et creuses. Il montrait une mine fatiguée, une grande
gabardine déboutonnée, des souliers à clous usés. Il s’excusa.
— Pardon… moi… Allemand… voir Comte de Maillot.
Germaine s’empressa de quitter la cuisine, s’en
allant chercher son père Victor qui trainait à l’étable avec ses petits-fils. En
quelques secondes, Victor entra dans la cuisine, accompagné de Louis. Germaine
suivait d’un pas nonchalant.
— Qu’est-ce qui veut celui-là, s’enquit le
vieux en s’approchant d’Erwan.
— Il veut voir le Comte, intervint Jeanne,
gardant toujours les bras autour de sa fille.
Victor se tourna vers Erwan.
— Pourquoi tu veux voir le Comte ? Pis d’abord…
d’où tu viens ? Pis pourquoi t’es pas habillé en soldat ? T’as déserté ? Tu
veux qu’on t’protège ?
— Nicht verstehen… moi… sauvé d’Allemand…
moi… jude… juif.
Le vieux approcha son nez tout contre la figure
d’Erwan, son regard croisant celui de l’allemand, quelques centimètres devant
lui.
— Qui c’est qui t’a dit qui y avait un Comte,
ici, dans les bois ? Le Comte, il est pas là l’hiver. Tu viens d’où ?
— Père, ne lui pose pas plusieurs questions à
la fois, il comprend déjà rien, s’exclama Germaine.
Victor garda les yeux fixés dans le regard de
l’Allemand.
— T’es juif ? Tu viens d’où ?
Erwan le regardait et l’écoutait sans trop
comprendre. Il secoua la tête.
— Ahr, ja… juif… moi juif.
— Tu viens d’où, nom de Dieu ?
— Père, arrête de jurer.
Le vieux bougonna puis reprit ses questions :
— Alors ?
Pas de réponse.
— Alors, tu viens d’où, déniapé comme ça ?
Erwan gardait des yeux ronds d’étonnement. Angèle
quitta les bras de sa mère et s’approcha de l’allemand, elle n’avait plus
peur :
— Vous, Monsieur, venir de loin ? Combien
kilomètres ?
— Ahr, Kilometer ! Ja… beaucoup…
beaucoup. Les montagnes… la Suisse… lac Constance… Fridingen… sauvé d’Allemand…
juifs… Kaput.
On l’installa à table, on lui servit une soupe de
choux qu’il avala goulument. Victor entra au poêle. La pièce de vie utilisée
pour les jours de fête servit ce soir-là à un grand débat au coin du fourneau.
Victor s’entretint avec ses petits-fils : Louis, Georges, Marcel et même
Pierrot le garnement, souvent à l’écart de la famille, taciturne, mais filou.
Pierrot, étonnamment, s’intéressa à la conversation.
— Cet automne au château, déclara Marcel en se
grattant la nuque, l’oncle Joseph m’a dit que le Comte, il était des fois en
affaire avec des gens malheureux.
— Ben oui, hein, le Comte, il a toujours aidé
ces gens-là, même qu’il a créé des hospices et des maisons pour les pauvres,
répondit Georges.
— Oui, mais là, les boches sont dans la région,
intervint le grand-père qui chevrotait sous l’émotion, si ça s’trouve, le Comte,
il aide les juifs.
— Tu crois que l’oncle Joseph, il sait ? demanda
Marcel.
— Tu iras le voir demain matin au château,
coupa le grand-père, il faut savoir quoi faire de c’coco. Cette nuit, il
couchera dans la paille à la grange. Je veux que vous le surveilliez à tour de
rôle, on sait jamais.
— Je prends mon tour de garde en premier,
s’exclama Pierrot le garnement.
— Non, toi, tu t’occupes de rien, t’es trop
jeune.
La nuit s’était passée sans problème, et Erwan
dormait encore lorsqu’au petit matin Marcel longea la combe de Malvaux,
traversa une sapinière et parvint au parc du château. Ce surprenant édifice au
milieu de nulle part, résidence d’été du Comte de Maillot, disposait de deux
ailes qui s’étendaient au Nord-ouest. La façade opposée surplombait une immense
terrasse ensoleillée d’où l’on pouvait admirer les crêtes du jura et plus loin
encore, par beau temps, les sommets de la chaine des Alpes et le majestueux Mont-Blanc.
Les armoiries de la noblesse, sculptées dans la pierre, s’affichaient sur les
deux façades de chaque côté de la porte d’entrée ouest, apportant l’image de la
tradition de l’ancien régime et du respect de l’aristocratie.
Marcel se rendit à l’annexe du château. C’était une
jolie bâtisse bourgeoise située au fond de la cour du manoir, côté nord, à
quelques pas des premiers sapins qui s’élançaient à l’assaut des monts de
Maillot. Derrière cette grosse maison du XIXe siècle s’étalaient d’autres
constructions plus modestes, abris pour chevaux et hangars pour l’outillage des
travaux forestiers ou de jardinage. Le bâtiment principal abritait, hormis les
logis du gardien et des domestiques, une pharmacie, une salle de musique et de
récréation, une chapelle ainsi que la mairie de Grange Maillot.
En ce premier hiver de l’occupation nazi, cette
majestueuse propriété dormait dans un écrin de velours blanc. Les sapins
alentour, silencieux, engendraient le mystère, cet étrange mélange de sérénité
et de danger, là où peu de monde osait s’aventurer en cette période hivernale.
Une oreille contre la porte d’entrée de
l’appartement du garde, Marcel écoutait le silence du dehors, l’agitation du
dedans. Toc toc.
— Entrez.
Marcel s’avança dans le hall et referma vite la porte,
dehors, la bise était glaciale. Les gosses, pour leur premier jour de vacances,
se chamaillaient devant le sapin installé dans la salle à manger. C’est qu’il
fallait penser à le décorer, Noël approchait. L’un grimpait sur une chaise pour
accrocher la grande étoile brillante à la cime, l’autre voulait pendre l’image
du petit Jésus qu’il s’était appliqué à dessiner à l’école.
— Tonton, intervint Marcel l’air sévère, tu se rais pas au courant,
toi, si le Comte, il aide les juifs ?
Le garde particulier prit le temps d’allumer sa gauloise, toussa puis se
tourna vers son neveu :
— Depuis cette putain d’armistice, j’l’ai pas vu beaucoup, le Comte.
Mais avant de prendre ses quartiers d’hiver en Haute-Saône, il m’avait l’air
soucieux. Il m’a ben parlé de ces juifs qu’Hitler persécutait dans son pays.
Même qu’il m’a dit « tu vois, maintenant que les boches sont là, ils vont faire
pareil ici ».
— Et alors ?
Joseph fronça les sourcils et tira sur sa clope en
fixant son neveu :
— Alors quoi ? Ben rien. Il n’a rien dit de
plus. Pourquoi tu me poses toutes ces questions ?
Marcel se gratta la nuque, comme chaque fois qu’il
hésitait.
— Voilà, on a un juif allemand à la ferme
depuis hier, qu’est-ce qu’il faut faire ? Le Comte, il aurait fait quoi ?
— Le Comte… tu connais le Comte, il l’aurait
protégé. Pour sûr, il l’aurait pas laissé crever de faim, il l’aurait pas
renvoyé dans les griffes de ce bandit d’Hitler.
— Le juif allemand, il a dit qu’il voulait voir
le Comte de Maillot.
Joseph prit le bras de son neveu pour l’emmener
au-delà des oreilles des enfants. Il jeta en passant son mégot dans l’évier de
la cuisine.
— Écoute-moi Marcel. Le Comte organise une
filière pour aider les personnes en détresse dans cette foutue guerre, les
juifs comme les autres. J’ai pas voulu en parler à ta mère ni au père. Le Comte
m’a demandé d’être discret. Puisque cet Allemand vient d’atterrir à l’Hermitage,
je suis bien obligé de t’en parler. Normalement il aurait dû débarquer
directement ici au château.
— Et qu’est qu’il faut faire, tonton ?
— Pour cet hiver, vous allez le garder à la
ferme. C’est là qu’il y a le moins de risque. Les boches ne s’emmerdent pas à
fouiner dans nos granges. Et fouiner quoi ? Tous les Français s’agenouillent
devant Pétain. Les Allemands, ils ont juste à laisser faire et surveiller qu’on
leur donne leurs rations de beurre et de patates.
— Si l’on nous interroge ?
— Mais qui va t’interroger, vous êtes seuls au
monde au milieu de ces forêts ! T’as qu’à dire que c’est un commis. D’ailleurs
ce sera votre commis. Depuis qu’Antonio est parti, ma sœur trime toute la
journée entre les bêtes et la maison.
— Ben dit, nous aussi on l’aide !
— Deux bras de plus, c’est pas de trop. C’que
j’te dis là, moi… c’est pas mes ognons… c’est juste que ça va aider ce juif, et
ça va aider ma sœur. Et pis… le Comte, quand il reviendra, il s’ra fier de
votre bon œuvre.
A suivre…
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